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«Notre élevage est cerné par les sangliers et les cervidés»

Au printemps 2024, Yves Rolland, éleveur à Paimpont (Ille-et-Vilaine), a dû clôturer 14 ha supplémentaires, soit 2 jours de travail à 5 personnes.

Déjà impactés par des dommages de grand gibier aux cultures, les bretons Mireille et Yves Rolland déplorent cette année la perte de sept vaches laitières.

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À Paimpont dans l'Ille-et-Vilaine, l’élevage de Mireille et Yves Rolland, à la tête d’un troupeau de 65 vaches laitières, de 80 ha de SAU et d’un atelier de poules pondeuses, subit les incursions répétées de sangliers et de cervidés. Plus de 25 hectares sont protégés par des clôtures électriques, mais les dommages restent importants : 9 ha de maïs, 5 ha de blé et de nombreuses prairies ravagées en 2024. L’an dernier, 20 ha avaient été touchés.

Située au cœur de la forêt de Brocéliande, l’exploitation est encerclée par la faune sauvage. Une partie des terres jouxte la zone de non-chasse du camp militaire de Coëtquidan. « Les sangliers se cachent là-bas le jour et viennent se nourrir dans nos cultures la nuit », expliquent les éleveurs. Cette année, le saccage par le grand gibier a franchi un cap. « Nous avons perdu sept vaches depuis le printemps. Elles sont mortes à cause de la présence de corps étrangers », explique Yves Rolland. Les autopsies réalisées sur les premières bêtes ont révélé la présence de petits morceaux de fil métallique. « La faute aux cervidés qui cassent les clôtures. Des morceaux ont dû se retrouver dans les parcelles et n’ont pas été détectés par la machine lors de la récolte d’herbe », précise l’éleveur. Les aimants posés sur toutes les vaches et les génisses à titre préventif n’ont pas suffi.

Manque à gagner

Cette situation engendre un manque à gagner et beaucoup de temps perdu. « Les indemnités de la Fédération départementale de chasse de l’Ille-et-Vilaine (FDC 35) servent en partie à payer le maïs que nous avons dû acheter », précise Mireille. Les agriculteurs ont semé 15 ha supplémentaires de maïs pour être sûr d’avoir suffisamment de stock. C’est autant de surface de céréales en moins. Au printemps, 14 hectares ont été clôturés. « Chaque jour, il faut s’assurer que la clôture électrique fonctionne, la réparer si besoin et passer la débroussailleuse chaque semaine à la belle saison. » La perte des animaux et les frais vétérinaires sont à leur charge.

« Mes parents n’ont jamais connu une telle situation, pourtant la forêt était déjà là. La population de sangliers a explosé. Il faut augmenter les prélèvements et mettre les bracelets gratuits », estime Yves, responsable du dossier chasse à la FDSEA 35. Avec une centaine d’agriculteurs, il a manifesté devant les grilles de la DDTM et la FDC à la fin de novembre car « ça ne bouge pas assez vite ». « Nous sommes épuisés de voir nos récoltes détruites et, désormais, nos animaux touchés. C’est très éprouvant psychologiquement », concluent les producteurs.

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